Analyse de la "soif du mal" par un spécialiste du cinéma
Le 14 février 2013, Eva Brucato et Pascal Génot sont venus au lycée présenter le dispositif Lycéen au Cinéma et expliquer aux élèves l’intérêt de voir des films faisant partie du patrimoine cinématographique mondial. Pascal Génot, formateur en éducation à l’image et scénariste de bande dessinée, a montré comment ce film classique a pu marquer son époque. (1958).
Pascal Génot est
parti du ressenti des élèves : La
lenteur du film. Ainsi nous avons vu que cela dépendait du nombre de
changement de plans. Notre œil est habitué à un changement rapide de plan, de
rythme, puisqu’aujourd’hui les films ont 4000 plans en moyenne, 10 000
même pour les films d’action, alors que dans les années 50, il y a avait entre
300 et 400 plans. Pour l’époque, le film
était donc assez rapide.
Nous avons ensuite
discuté du réalisateur et sa biographie nous
a permis de comprendre certains choix novateurs
faits par Orson Welles. Welles s’était fait remarquer lors de ses débuts
radiographiques avec l’adaptation du roman de science fiction « la guerre des mondes » qui a créé
un vent de panique aux USA. Pour son film la
soif du mal, Welles a été à contre-courant
des choix des studio : tournage coûteux en extérieur, alors que cela
se faisait traditionnellement en studio. Il a également changé le scénario en
inversant les rôles : le policier ripoux aurait du être mexicain et
l’honnête flic de nationalité américaine. Il voulait influer sur les clichés
racistes ancrés dans la société américaine. Les producteurs ont sanctionné ses
choix audacieux en modifiant le montage et la version du film.
« Charlton Heston était le Brad Pitt de l’époque ».
Ce film comporte les grandes
stars de l’époque : Charton Heston, Marlène Dietrich, Janet Leigh et bien
sur Welles. Les élèves ont échangé sur
l’analyse des principaux personnages en remarquant qu’ils « n’étaient pas
tout blancs ou tout noirs ».
« Une scène d’ouverture mythique »
Une prouesse technique et
artistique : c’est un plan-séquence de 3 minutes, du début du film à
l’explosion de la voiture. Il est filmé en temps réel ; c’est pourquoi
tout est organisé au millimètre près. Ce plan a influencé de nombreux cinéastes
dont Brian de Palma dans Snake Eyes.
Le son « in » est fondamental pour créer de la tension : le
bruit de cette voiture s’éloigne ou se rapproche de nombreuses fois laissant le
spectateur dans l’attente de l’explosion.
« Mise à mort » symbolique du héros
Nous avons eu une analyse très
pointue : ainsi en quelques images on imagine la fin présentée de manière
métaphorique : un duel « taureau/ toréador » qui préfigure celui
de Vargas/Quinlan et la mise à mort finale.
Véronique
Grandjacques et Florence Braun
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