Festival de Cannes 2015
15 mai 2015
Les terminales métalliers ont visionné un film de la Quinzaine des Réalisateurs : Trois souvenirs de ma jeunesse d' Arnaud Desplechin.
Le public a ensuite échangé avec l'équipe du film, le réalisateur et l'acteur Mathieu Almaric.
Arnaud Desplechin a signé une dédicace aux élèves.
Les élèves ont profité de l'ambiance du Festival et de son célèbre tapis rouge. La région nous a ensuite reçu dans ses locaux.
ÉCHANGES AVEC L’ÉQUIPE DU FILM : Trois souvenirs de ma jeunesse
lors de la Quinzaine des Réalisateurs au festival de
Cannes.
Les terminales métalliers ont visionné un film de la Quinzaine des Réalisateurs : Trois souvenirs de ma jeunesse d' Arnaud Desplechin.
Le public a ensuite échangé avec l'équipe du film, le réalisateur et l'acteur Mathieu Almaric.
Arnaud Desplechin a signé une dédicace aux élèves.
Les élèves ont profité de l'ambiance du Festival et de son célèbre tapis rouge. La région nous a ensuite reçu dans ses locaux.
ÉCHANGES AVEC L’ÉQUIPE DU FILM : Trois souvenirs de ma jeunesse
Propos retranscris par les Terminales
OBM
Spectateur : « Bonjour.
J’ai une question sur le double narrateur. Mathieu Amalric commence avec un
« je » et à un moment donné il arrive avec un « il ». Je
voulais savoir comment cela a été construit »
Arnaud Desplechin (réalisateur) : C’est une première question
très savante (rire de la salle). La voix off
« il » arrive en milieu de film. J’ai pensé à un film qui me
plait : « Le temps de l’innocence » Souvent les
spectateurs n’aiment pas les voix off, alors ça me plait d’en mettre dans les
films !
Spectateur : C’est une question à Quentin. Quel effet ça vous fait
d’avoir une page sur vous dans libération aujourd’hui ?
Quentin Dolmaire, Acteur : « c’est vachement cool !
Non franchement un ami me l’a envoyé ce matin par Internet, je venais de me
lever, et ça fait un drôle d’effet quoi, C’est vachement bien, on réalise qu’à
moitié… je souhaite que ça vous arrive un jour [rires salle]
Spectateur : question « bête » qu’est devenue Esther ?
[ndlr elle a quitté le jeune homme et on ignore ce qu’elle est devenue à l’âge
adulte contrairement à lui qui est devenu ethnologue et a voyagé dans le monde avant
de revenir en France 20 ans plus tard]
Arnaud Desplechin (réalisateur) : Qu’est devenue Esther ?
Il y a une phrase dans le film qui me déchire le cœur à chaque fois :
« qu’est-ce que tu vas faire quand tu seras grande ? » et elle lui
répond « après le bac je vais te décevoir ». Décevoir les gens
avec une morgue pareille, je trouve ça admirable.
Spectateur : Je voudrais savoir s’il y a certains
dialogues qui sont laissés à l’improvisation ou si c’était très très écrit?
Lou Roy-Lecollinet, actrice : « C’est très écrit, il n’y a pas
vraiment d’improvisation dans le texte, le texte est important, chaque mot est
important. Il y a plus de liberté dans l’attitude, dans le jeu et c’est peut
être de là que vient cette impression d’improvisation mais évidemment le texte
est écrit. »
Arnaud Desplechin : « Si vous croyez que c’est
improvisé, ça me va vachement, parce que ça veut dire qu’ils sont super bons
[rires] »
les deux acteurs Quentin Dolmaire et Lou Roy-Lecollinet |
Spectateur : Moi je voulais juste savoir comment Mathieu Amalric
s’était replongé dans le dédale de Paul Dédalus si longtemps après [ndlr :
Mathieu a déjà été Paul Dédalus, 30 ans, maître-assistant en philosophie à l'université de Nanterre dans
le film « Comment je me suis disputé… (Ma vie sexuelle) »
Sorti en 1996]
Mathieu Amalric : (après un blanc, rires de la salle) Euh, si
longtemps après ? Eh bien c’était la même chemise que je portais dans
« comment je me suis disputé … », le gout des chemises fleuries lui
venait visiblement de son adolescence. Sinon, c’est beaucoup d’émotion, c’est
incroyablement bouleversant d’avoir comme un… Luc Skywalker ou un Han Solo qui
revient, c’est ce jeu là d’être comme protégé par son personnage et de voir,
comme il le dit à la fin, « qu’il reste intact ». Donc je demande à
avoir la suite….
Spectateur : Vous êtes vous beaucoup inspiré de la façon de jouer
de Mathieu Amalric et de Jean-Pierre Léaud ?
[ndlr : Jean-Pierre Léaud a joué le héros turbulent dans Les Quatre Cents Coups de François
Truffaut en 1959 ou « Baisé volé »
en 1968, dont le thème est aussi un amour impossible]
Quentin Dolmaire, Acteur : « J’avais vu les films d’Arnaud,
donc j’avais beaucoup vu jouer Mathieu avant le début du tournage et du
casting. Je n’ai pas cherché à calquer mais c’est venu naturellement, la
première fois que je l’ai vu, ce qui m’a choqué c’est que j’ai trouvé que
j’avais un peu les mêmes gestuelles que Mathieu, enfin il y a des trucs comme
ça. Après oui j’ai regardé « Baisers volés » de Truffaut, moi je
venais plus du théâtre, j’ai du apprendre à jouer devant une caméra c’était pas
pareil […] Comme Arnaud ne me demandait pas de calquer sur d’autres acteurs,
j’ai essayé de garder ce qu’il y avait en moi, ce qui me plaisait tout
simplement.
Spectateur : Pourquoi le prénom d’Esther que vous avez déjà
utilisé dans votre film « comment je me suis disputé… » ?
Arnaud Desplechin (réalisateur) : « Esther est
effectivement le nom du personnage joué par Emmanuelle Devos, Esther en hébreu
veut dire « la cachée ». C’est l’idée d’un personnage lumineux et
brutal et en même temps elle a un trésor en elle qu’on n’arrive jamais à
percer »
Arnaud Desplechin et son acteur fétiche Mathieu Almaric |
Spectateur : Vous aimez beaucoup tourner avec Mathieu Amalric, c’est
le 3ème Paul Dédalus qu’il incarne.
Arnaud Desplechin (réalisateur) : Je suis bouleversé par la
performance de Mathieu qui a introduit dans ce film là quelque chose de
nouveau : le thème de l’exil, de cet homme qui ne cesse de fuir, de
revenir, dans ce mouvement d’exil depuis son enfance : exil de chez sa
mère, exil en URSS, exil à Paris, exil au Tadjikistan. Dans les scènes
poignantes que Mathieu m’a offert à la fin du film, il incarne cela avec une
vibration qui m’a laissé pantois.
2h3mn - Drame
Distribution: Mathieu Amalric, Lou Roy-Lecollinet, Quentin Dolmaire, Léonard Matton, André Dussollier, Olivier Rabourdin, Gilles Cohen, Françoise Lebrun
Distribution: Mathieu Amalric, Lou Roy-Lecollinet, Quentin Dolmaire, Léonard Matton, André Dussollier, Olivier Rabourdin, Gilles Cohen, Françoise Lebrun
Synopsis : le film évoque le souvenir de Paul Dédalus qui revient
en France après un séjour au Tadjikistan,
le fait de remonter à son enfance à trois moments différents : avec
sa mère enfant, adolescent lors d'un voyage en URSS, puis son premier grand
amour de jeunesse Esther
Que pensent les élèves de Trois souvenirs de ma jeunesse ?
Que pensent les élèves de Trois souvenirs de ma jeunesse ?
La problématique du film ?
Ce garçon a gâché sa jeunesse et il
regrette finalement son amour de jeunesse qui est l’amour de sa vie alors qu'on
croyait que c'était une simple amourette.
Le film parle aussi des
années 80, de la vie des adolescents et nous
avons la présentation d’un pan de l'histoire avec l'URSS et la chute du mur en
1989.
Le sujet parle de l'identité de Paul Dédalus. Il donne son identité
à un homme qui veut fuir l’URSS et fait preuve de courage en étant déjà un peu
« résistant ». Il révèle aussi ses sentiments pour Esther son premier
amour.
On a aimé plus tard l'histoire
qui raconte la façon dont il a séduit
cette jeune femme avec beaucoup d'humour et de sincérité. Le personnage a
tendance à se rabaisser, se dévaloriser alors que la fille a un peu « les
chevilles qui gonflent » mais on sent en fait qu’elle est au second degré.
J'aime la façon de penser et de parler de ce garçon qui ne prend pas mal les
choses même quand ça tourne mal. Il prend sur lui, quand il est trompé par
exemple et il n'est jamais vulgaire. Il y a beaucoup de fair-play chez ce
jeune.
Le 2ème point que l’on a apprécié c’est les relations quasi maternelles qu’il
a avec sa tante qui l'a élevé et
soutenu avec beaucoup d'amour quand cela allait mal dans sa vie et aussi son
vieux professeur d'anthropologie avec qui il établit une relation de
confiance. Le passage où il taquine son
professeur en se rabaissant avec humour est très drôle. Il lui dit que parmi
tous ses élèves brillants, il lui faut un élève médiocre comme lui, qui ne sait
lire ni le latin et le grec nécessaire pour intégrer son cours, comme ça il sera le contrepoint nécessaire
pour que les autres élèves se sentent valorisés.
Il y a une belle fin quand
Paul est avec un ancien camarade et qu’ils se disent la vérité « entre
quatre yeux » il règle ses comptes avec cet ami qui lui avait piqué sa
petite amie et là on comprend que c’était son plus grand amour, son regret.
Enfin du point de vue technique, on a aimé le fait que le
réalisateur utilise la technique de l'iris qui s'agrandit quand le personnage
retourne dans son passé. Paul Dédalus
retrouve son esprit et ses souvenirs quand s’ouvre cet iris.
La musique est plutôt
sympa, jeune tout en alternant avec des morceaux classiques qui correspondent
bien aux personnages : les jeunes d’un côté, son vieux professeur de l'autre.
Pour finir les acteurs sont jeunes, débutants et époustouflants,
j’ai d’ailleurs vu sur internet qu’ils ont eu d’excellentes critiques de la
presse. « L'épatant casting » : Quentin Dolmaire et Lou
Roy-Lecollinet, venus du théâtre, ont tourné leur premier film.
N. Pedretti, A. Soyer et A. Chafino, TOBM
N. Pedretti, A. Soyer et A. Chafino, TOBM
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