Questions autour du film "Bled Number One"
Dans
le cadre du dispositif «Lycéens au cinéma» Amélie
Masciotta, est intervenue auprès des Première Logistique
le vendredi 12 avril 2013 pour aider les élèves à
comprendre le film Bled Number One, prix
de la jeunesse à Cannes en 2006
Amélie Masciotta a réfléchit avec les élèves aux questions que
soulève le film : le regard du réalisateur, Rabah
Ameur-Zeimèche, sur son pays d'origine, et sa rencontre avec le
peuple algérien
Le
personnage du réalisateur/ acteur Rabah
Ameur-Zeimèche, reconnaissable dans le film par son bonnet
orange, personnage toujours balancé dans un univers qui lui est
hostile. Le personnage, toujours en marge, se construit à travers sa
filmographie : Dernier maquis, les chants de Mandrin et
Wesh Wesh qu'est ce qui se passe. Il
devient reconnaissable un peu à la manière de Charlie
Chaplin, Jacques Tati ou Buster Keaton.
D'autres
personnages comme Louisa,
toujours filmée dans un sur-cadre, derrière des portes, des
fenêtres pour montrer l'impasse de sa situation ou le comique Ramzi.
Rabah
fait tourner sa famille et ses amis, il les sort des clichés
traditionnels attribués aux arabes et les amènent vers le cinéma
d'auteur.
Amélie Masciotta aborde également la musique et présente le
compositeur kabyle Lounès Matoub, artiste militant de la
cause berbère, assassinée lors de la guerre civile en 1998 et parle
de la présence de Rodolphe Burger, auteur/compositeur de
Bashung ou Jeanne Ballibar, filmé à deux reprise branché à un
amphi au milieu de nulle part. C'est une pause musicale, une pause
rokn'roll.
La
manière de filmer en caméra numérique, moins chère, permet
de multiples couches de couleurs. Le réalisateur filme caméra sur
l'épaule et accentue le coté documentaire. La description du
rite de la zerda : le sacrifice d'une vache qu'on partage
ensuite en parts égales pour tous les gens du village est ainsi
réalisé et tourné à la manière d'un documentaire. Le film a été
récompensé au festival de Cannes catégorie un certain regard
pour les nouveautés apportés pour sa mise en scène. Il
y a ainsi quelques acteurs professionnels filmés au milieu d'acteurs
non professionnels. Les scènes sont filmées à deux
caméras placées à des
endroits différents, ce qui permet d'éviter trop de raccords et de
reprises, la plupart des acteurs étant non professionnels.
L'intervenante
présente la manière de filmer la violence
du film : violence des
desperados (les
intégristes du village sont appelés ainsi), la violence des hommes
envers les femmes, et la confronte à d'autres manières d'aborder la
violence comme dans le
film d'animation Valse avec Bashir d'Ari
Folman qui traite d'un
massacre de palestinien par des phalangistes chrétiens.
Enfin,
sont abordés les références à d'autres genres
cinématographiques : elle décortique la séquence de l'entrée
des desperados dans le café pour en souligner les liens avec
le genre du western. Elle présente Rio bravo ou
Dead Man de Jarmusch pour
nous montrer les similitudes du genre (Scènes de grands paysages;
opposition bande/héros solitaire, des hommes qui traversent la rue
en faisant la loi) et nous présente le film comme un western des
temps moderne.
Elle
souligne les références artistiques comme la reprise du
tableau Sur la plage de Manet reprit lors de la scène de la
plage.
Véronique
Grandjacques et Florence Braun
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